Quelle magnifique déclaration d’amour de J.M.G. Le Clézio à la Bretagne ! Voilà bien un prix Nobel de littérature qui n’a pas usurpé son titre à bien des égards, tant sa langue est de la dentelle fine pour raconter notre Bretagne, son identité, ses racines et son supplément d’âme.
Saudade en portugais, hyangsu en coréen, s’il n’y a pas un mot en français ou même en breton pour définir le souvenir de l’odeur de la marée, le balancement du ressac, la lumière de l’estran, le fouet du crachin, l’ivresse du vent sur les chemins côtiers, les toits de chaume tressée, les « reliques » de la paysannerie traditionnelle bretonne, Le Clézio en orfèvre en fait toute une littérature ! D’une force et d’une beauté tragique et lumineuse.
Le Finistère de son enfance après-guerre n’est plus, mais il ne l’a jamais définitivement quitté et il a surtout indubitablement compris ce qu’est la Bretagne, son histoire, sa langue, sa soif d’autonomie et sa nécessaire transmission culturelle.
« Chanson bretonne » est bien plus qu’un récit nostalgique sur la Bretagne d’antan, c’est une ode à ce mystère breton qui persiste au-delà des âges et des époques, celui qui ancre/encre l’identité vivante et authentique de la Bretagne. A la lecture de ses mots (à déguster pleinement à voix haute ), tout amoureux de la Bretagne ressentira le même frisson qu’en écoutant chanter le célèbre « Breizh bro koz ma zadou »...
Pas prête d’oublier cette chanson bretonne là !
(Et quel plaisir qu’un si grand auteur évoque la Laïta, le Pouldu et Quimperlé comme les paysages de son histoire familiale 😉)
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